Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/470

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cité ; j’ai résolu dans ma vie des problèmes bien autrement difficiles ; ne vous préoccupez pas non plus de mon peu de fortune ; veuillez m’en croire, les sciences y pourvoiront.

Ces épanchements naïfs vainquirent les scrupules de madame Horbon. En 1777, elle devint madame Monge.



MONGE, CHARGÉ DE PROFESSER L’HYDRAULIQUE DANS L’ÉCOLE ÉTABLIE À PARIS PAR TURGOT, EST NOMMÉ MEMBRE DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES ET EXAMINATEUR DE LA MARINE.


Monge cessa, en 1780, d’être confiné à Mézières. Cette année, il fut nommé à une chaire d’hydraulique que Turgot avait créée au Louvre, à la demande de d’Alembert et de Condorcet. Le ministre statua que le nouveau professeur d’hydraulique passerait six mois à Mézières et six mois à Paris. L’Académie trouva, à son tour, que six mois de résidence dans la capitale satisferaient à la prescription la plus rigoureuse de son règlement, et elle reçut Monge au nombre de ses membres. Il avait alors trente quatre ans.

En 1783, à la mort de Bezout, examinateur des élèves de la marine, ou, si l’on veut, car c’était la dénomination officielle, examinateur des gardes du pavillon, notre confrère lui succéda.

Il quitta alors définitivement l’école de Mézières. Cette école était devenue peu à peu, dans l’opinion commune, et surtout dans l’opinion des élèves, l’école de Monge. Aussi, les chefs militaires, placés à sa tête, se montraient-ils très-jaloux de leur subordonné, le jeune professeur de mathématiques et de physique ; aussi, le com-