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encore de l’Hôtel de Ville dans la nuit du 22 au 23 juillet, et qu’il accompagna l’ancien lieutenant de police jusqu’à une grande distance de Paris.

Il n’est pas de plus douloureux spectacle que celui d’un honnête homme attaquant à tort un honnête homme. Messieurs, n’en laissons jamais volontairement la satisfaction et le bénéfice aux méchants.

Pour apprécier avec impartialité et justice les actes de nos devanciers, il serait indispensable d’avoir constamment sous les yeux le tableau des difficultés inouïes que la révolution eut à surmonter, et celui des moyens de répression très-restreints dont les autorités pouvaient disposer à l’origine.

La rareté des subsistances fit naître bien des embarras, bien des crises ; mais des causes d’une tout autre nature n’eurent pas moins d’influence sur la marche des événements.

Bailly parle, dans ses Mémoires, des manœuvres d’une faction redoutable travaillant pour… sous le nom du… Les noms sont en blanc. Certain éditeur de l’ouvrage a rempli la lacune. Je n’aurai pas la même hardiesse. Je voulais seulement remarquer que Bailly avait à combattre à la fois l’effervescence spontanée de la multitude et les intrigues d’une foule d’agents secrets répandant l’argent à pleines mains.

Quelque jour, disait notre confrère, on connaîtra le génie infernal qui dirigeait ces abominables intrigues, et le bailleur de fonds. Quoique les noms propres manquent, il n’est pas douteux que des ennemis de la Révolution la poussaient à de déplorables excès.