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fermé dans le cercle, fort restreint, de quelques amis. Il n’est pas même nécessaire de faire une exception spéciale pour deux Mémoires manuscrits adressés à l’Académie de Lyon. Maintenant, au contraire, le jeune savant va se révéler au public ; comme on doit s’y attendre, ce sera à l’occasion d’une question controversée, ardue, d’une solution difficile.

Le vaste champ des mathématiques embrasse, d’une part, les théories abstraites ; de l’autre, leurs nombreuses applications. Par cette dernière face, elles intéressent au plus haut degré la généralité des hommes : aussi les voit-on, à toutes les époques, cherchant, suggérant, proposant sans cesse de nouveaux problèmes, puisés dans l’observation des phénomènes naturels ou dans les besoins de la vie commune ; aussi de simples amateurs ont-ils l’avantage de voir leurs noms honorablement inscrits dans les fastes de la science.

Lorsque Hiéron, roi de Syracuse, soupçonnant la fidélité d’un orfévre, désire, sans endommager sa couronne, déterminer si elle est d’or pur, il met Archimède sur la voie du principe fondamental de l’hydrostatique, une des plus brillantes découvertes de l’antiquité.

Le curieux qui, après avoir remarqué à Kœnigsberg les sept ponts établis entre les deux branches de la rivière Prégel et l’île Kneiphof, demandait s’il était possible de les traverser successivement sans revenir deux fois sur le même ; celui qui voulait savoir comment doit se mouvoir le cavalier pour parcourir les soixante-quatre cases de l’échiquier, sans revenir deux fois sur la même case, entraient dans cette géométrie de situation, déjà entrevue