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rent par des députations nombreuses. Marmontel, enfin, exprimait à Bailly, au nom de l’Académie française, « combien cette assemblée s’honorait de compter, au nombre de ses membres, un Aristide que personne ne s’était lassé d’appeler juste ! »

On ne s’étonnera pas, je l’espère, de m’entendre ajouter à de si brillants témoignages de sympathie, que les habitants de Chaillot célébrèrent le retour de Bailly au milieu d’eux par des fêtes, par un feu d’artifice, et même que le curé de la commune et les marguilliers, ne voulant pas rester en arrière de leurs concitoyens, nommèrent l’historien de l’astronomie antédiluvienne marguillier d’honneur. Je réprimerai, en tout cas, le sourire dont ces souvenirs intimes pourraient devenir l’objet, en rappelant que l’homme moral est mieux connu, beaucoup mieux apprécié des voisins auxquels il se montre journellement en déshabillé, que des personnages les plus considérables, quand ceux-ci n’ont l’occasion de le voir qu’en représentation et dans un costume officiel.



BAILLY MAIRE DE PARIS. — DISETTE. — MARAT SE DÉCLARE L’ENNEMI DU MAIRE. — ÉVÉNEMENTS DU 6 OCTOBRE.


La Bastille avait été prise le 14 juillet. Cet événement, sur lequel, depuis plus d’un demi-siècle, on disserte à perte de vue et en sens divers, était caractérisé en ces termes dans l’adresse à l’Assemblée nationale rédigée par M. Moreau de Saint-Méry, au nom du comité de la ville :

« La journée d’hier sera à jamais mémorable par la