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paru. Bailly s’est donc borné, sur ce point, à des considérations anatomiques et physiologiques, remarquables par la netteté et la précision. On lit aussi dans son rapport, avec un vif intérêt, des considérations ingénieuses sur les effets de l’imitation dans les assemblées de magnétisés. Bailly les compare à ceux des représentations théâtrales. « Voyez, dit-il, comme les impressions sont plus grandes lorsqu’il y a beaucoup de spectateurs, et surtout dans les lieux où on a la liberté d’applaudir. Ce signe des émotions particulières produit une émotion générale, que chacun partage au degré dont il est susceptible. C’est ce qu’on observe encore dans les armées un jour de bataille, quand l’enthousiasme du courage, comme les terreurs paniques, se propagent avec tant de rapidité. Le son du tambour et de la musique militaire, le bruit du canon, la mousqueterie, les cris, le désordre, ébranlent les organes, donnent aux esprits le même mouvement, et montent les imaginations au même degré. Dans cette unité d’ivresse, une impression manifestée devient universelle ; elle encourage à charger ou détermine à fuir. » Des exemples très-curieux des effets de l’imitation, terminent cette partie du rapport de Bailly.

Les commissaires examinaient enfin si les convulsions, effet de l’imagination ou du magnétisme, pouvaient être utiles, guérir ou soulager les personnes souffrantes. « Sans doute, disait le rapporteur, l’imagination des malades influe souvent beaucoup dans la cure de leurs maladies… Il est des cas où il faut tout troubler pour ordonner de nouveau… ; mais la secousse doit être unique…, tandis qu’au