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importunes déterminèrent enfin le gouvernement à soumettre directement les prétendues découvertes magnétiques à l’examen de quatre médecins de la Faculté de Paris. Ces médecins distingués sollicitèrent l’adjonction de quelques membres de l’Académie des sciences. M. de Breteuil désigna alors MM. Le Roy, Bory, Lavoisier, Franklin et Bailly pour faire partie de la Commission mixte. Bailly, enfin, fut nommé rapporteur.

Le travail de notre confrère parut dans le mois d’août 1784. Jamais question complexe ne se trouva réduite à ses traits caractéristiques avec plus de finesse et de tact ; jamais plus de modération ne présida à un examen que des passions personnelles semblaient rendre impossible ; jamais sujet scientifique ne fut traité d’un style plus digne, plus limpide.

Rien n’égale la crédulité des hommes sur tout ce qui touche à leur santé. Cet aphorisme est de vérité éternelle. Il explique comment une portion du public est revenue aux pratiques mesmériennes ; comment je ferai une œuvre de circonstance en donnant aujourd’hui l’analyse détaillée du magnifique travail publié par notre confrère il y a soixante ans. Cette analyse montrera d’ailleurs à quel point étaient téméraires ceux qui, naguère, au sein d’une autre Académie, s’instituaient les défenseurs passionnés de vieilleries qu’on pouvait croire à jamais ensevelies dans l’oubli.

Les commissaires se transportent d’abord au traitement de M. Deslon, examinent le fameux baquet, le décrivent soigneusement, relatent les moyens employés pour exciter et pour diriger le magnétisme. Bailly fait