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célestes ; un fluide susceptible de flux et de reflux, qui s’introduisait plus ou moins abondamment dans la substance des nerfs et les affectait d’une manière utile : de là le nom de magnétisme animal donné à ce fluide.

« Le magnétisme animal, disait Mesmer, peut être accumulé, concentré, transporté, sans le secours d’aucun corps intermédiaire. Il se réfléchit comme la lumière ; les sons musicaux le propagent et l’augmentent. »

Des propriétés aussi nettes, aussi précises, semblaient devoir être susceptibles de vérifications expérimentales. Il fallait donc prévoir les cas de non-réussite, et Mesmer se donna bien garde d’y manquer ; voici sa déclaration : « Quoique le fluide soit universel, tous les corps animés ne se l’assimilent pas au même degré ; il en est, quoiqu’en très-petit nombre, qui, par leur seule présence, détruisent tous les effets de ce fluide dans les autres corps. »

Dès que ceci était admis, dès qu’on se donnait la faculté d’expliquer le manque de réussite par la présence de corps neutralisants, Mesmer ne courait plus le risque d’être embarrassé. Rien ne l’empêchait d’annoncer en toute sûreté « que le magnétisme animal pouvait guérir immédiatement les maux de nerfs et médiatement les autres ; qu’il donnait au médecin le moyen de juger avec certitude l’origine, la nature et le progrès des maladies les plus compliquées ; que la nature offrait enfin, dans le magnétisme, un moyen universel de guérir et de préserver les hommes. »

Avant de quitter Vienne, Mesmer avait communiqué ses idées systématiques aux principales sociétés savantes