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où chacun de ces astres disparaît en pénétrant dans le cône d’ombre que Jupiter, immense globe opaque, projette à l’opposite du soleil. En discutant une multitude de ces éclipses, Bailly ne tarda pas à s’apercevoir que les constructeurs des Tables des satellites opéraient sur des données numériques très-peu comparables entre elles. Cela avait peu d’importance avant que la théorie naquît ; mais, depuis la découverte analytique des perturbations, il était désirable que les erreurs possibles des observations fussent appréciées, et qu’on donnât le moyen d’y remédier. Tel fut l’objet du travail très-considérable que Bailly présenta à l’Académie en 1771.

L’illustre astronome développe, dans son beau Mémoire, le système d’expériences à l’aide duquel chaque observateur peut déduire l’instant de la disparition réelle d’un satellite, de l’instant de la disparition apparente, quelle que soit la force de la lunette dont il se sert, quelle que soit la hauteur de l’astre éclipsé au-dessus de l’horizon, et, conséquemment, la diaphanéité des couches atmosphériques à travers lesquelles on le regarde, quelle que soit la distance de ce même astre au soleil et à la planète ; quelle que soit, enfin, la sensibilité de la vue de l’observateur, circonstances qui, toutes, exercent une influence considérable sur le moment de la disparition apparente. Le même ensemble d’observations ingénieuses et fines conduit l’auteur, chose singulière, à la détermination des diamètres réels des satellites, c’est-à-dire de petits points lumineux qui, avec les lunettes employées alors, n’avaient pas de diamètre saisissable.

Je me contenterai de ces considérations générales. Je