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tifiées dans les éditions suivantes ; que des inexactitudes nouvelles ne dépareraient pas les autres volumes. Cette espérance ne s’est pas réalisée ; de nombreuses éditions se sont succédé avec rapidité, sans qu’on remarque aucun changement dans les jugements, souvent sévères, dont Condorcet avait été l’objet dans les deux premiers volumes ; sans que, dans les volumes suivants, M. de Lamartine ait cru devoir tenir aucun compte des renseignements, puisés à des sources certaines, consignés dans ma biographie, ou de ceux que j’avais eu l’honneur de lui communiquer verbalement. Je n’ai donc plus d’autre ressource que de signaler les points sur lesquels nous ne sommes pas d’accord, M. de Lamartine et moi, afin que le public puisse prononcer entre nous en connaissance de cause. Ainsi que je le disais (page 192 de la Biographie), dans un passage relatif à M. de Chateaubriand, je ne saurais prouver d’une manière plus éclatante ma confiance dans la force de la vérité, que d’oser l’opposer toute nue à des erreurs dont il est difficile de saisir le véritable caractère sous les traits brillants du plus beau langage.

Dans le pramier volume de la première édition de son Histoire des Girondins, M. de Lamartine s’est occupé de Condorcet aux pages 233 et 403. La première fois, notre savant confrère est appelé ambitieux. À la page 403, l’imputation est aggravée : Condorcet n’est pas seulement un ambitieux ordinaire, il est qualifié d’ ambitieux sans scrupule.

On éprouve généralement des difficultés réelles quand on se trouve dans l’obligation de repousser des accusa-