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d’un mois, et 600 francs dans celle de l’année entière. Voilà, toutefois, l’homme qui, pendant plus d’un quart de siècle, reçut, chaque année, comme inspecteur général de l’Université, la mission de contrôler la dépense de nos principaux colléges. Et, qu’on ne croie pas qu’Amptre fût beaucoup plus propre à examiner les professeurs et les élèves. Une fois excitée, son ardente imagination franchissait, à vol d’oiseau, le cadre des théories classiques. Un seul mot, vrai ou faux, prononcé devant notre confrère, le jetait souvent dans des routes inconnues, qu’il explorait avec une étonnante perspicacité, sans tenir alors aucun compte de son entourage. C’est ainsi que d’année en année, la théorie d’Avignon, la démonstration de Grenoble, la proposition de Marseille, le théorème de Montpellier, venaient enrichir ses cours publics de l’École Polytechnique et du Collége de France ; mais cette habitude qu’avait notre confrère de désigner chacune de ses conceptions par le lieu où elle était née, autorisait à craindre qu’il ne prêtât aux élèves ni à Avignon, ni à Marseille, ni à Montpellier, ni à Grenoble, l’attention soutenue qui doit dominer dans un examinateur.

Si Ampère convenait peu aux fonctions d’inspecteur général de l’Université, cette place, je puis aussi l’affirmer, ne lui convenait guère ; mais les devoirs du père de famille, mais une bienfaisance qui s’exerçait fort au delà des limites de la prudence, même aux époques où les amis de notre confrère calculaient avec inquiétude de combien il s’en fallait qu’il n’eût rien, mais la ruineuse habitude de jouer avec les remaniements dans les imprimeries, mais le besoin de faire exécuter, sans cesse, de