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il y apercevait, en même temps qu’un bienfait immédiat, le moyen de résoudre une des questions les plus intéressantes pour la physique du globe, celle de déterminer la loi de l’accroissement de la température à mesure qu’on s’enfonce plus profondément dans l’intérieur de la Terre. Aussi s’est-il attaché à rechercher lui-même ou à faire rechercher, avec le concours de M. Walferdin, dont les ingénieux thermomètres à déversement permettent d’obtenir des résultats très-exacts, les températures des couches les plus profondes auxquelles on soit parvenu dans tous les forages effectués.

En insérant en 1837, dans les Annales de chimie et de physique, le Mémoire de Poisson sur les températures de la partie solide du globe, de l’atmosphère, et du lieu de l’espace où la Terre se trouve actuellement (tome LXIV, page 337), M. Arago le fit précéder de la note suivante : « Nous manquerions à notre premier devoir comme rédacteur d’un journal scientifique, si nous n’insérions pas dans ces Annales un Mémoire de physique générale sorti de la plume de M. Poisson ; je crois en même temps que je ne serais pas moins infidèle au mandat que je me suis donné, si je ne rendais pas publiques les objections, à mon avis insurmontables, qu’on peut opposer aux vues de l’illustre géomètre. Ces objections, on les trouvera dans un prochain cahier. Ce sera ensuite aux physiciens à prononcer. » Les objections dont parlait M. Arago reposent sur l’observation, qui démontre que les températures, au moins dans l’épaisseur de la couche terrestre qui a été explorée jusqu’à ce jour, croissent proportionnellement à la profondeur,