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Ce n’est point ici le lieu de rappeler tous les travaux d’une vie scientifique des plus actives, des plus passionnées, des plus mobiles. M. Arago avait le génie de l’invention. Il a ouvert des routes. Ses découvertes sur la polarisation colorée, sur les rapports de l’aimantation et de l’électricité, sur ce magnétisme qu’on a appelé le magnétisme de rotation, sont de ces découvertes supérieures qui nous dévoilent des horizons inconnus, et fondent des sciences nouvelles.

Il ne fut ni moins habile ni moins heureux dans une autre voie de découvertes. M. Arago ne s’isolait pas dans ses propres succès ; il voulait, avec la même ardeur, les succès du Corps auquel il appartenait. Il se faisait un devoir de chercher et d’encourager les jeunes talents qui promettaient de nouvelles gloires à l’Académie : aussi, dans la carrière des sciences, n’est-il presque aucun de ses contemporains qui ne lui veste attaché par les liens de la reconnaissance.

M. Arago fut appelé à remplacer, en 1830, M. Fourier, comme secrétaire perpétuel. Dès qu’il parut à ce poste, une vie plus active sembla circuler dans l’Académie. Il savait, par une familiarité toujours pleine de séduction dans un homme supérieur, gagner la confiance, et se