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rendre immortel le nom de M. Arago. Je veux parler de l’attraction exercée sur la limaille de fer par le fil qui joint les deux pôles de la pile de Volta, de l’aimantation du fer et de l’acier par tout courant électrique, et du magnétisme de rotation. Ces découvertes n’avaient été signalées au monde savant que par des communications faites en quelques mots à l’Académie des sciences, et indiquées plutôt que décrites dans les Annales de chimie et de physique. M. Arago m’a chargé en 1851 de réunir tout ce qu’il avait écrit a ce sujet, et de le lui relire. Il m’a dicté alors, ainsi qu’à M. Goujon, diverses additions qui complètent l’histoire de ses recherches sur une des branches de la science qu’il a le plus enrichie.

Le premier chapitre rappelle que dès 1816 l’illustre physicien vengeait la France d’injustes attaques qui voulaient être méprisantes, et dans lesquelles des savants étrangers prétendaient que le grand appareil voltaïque de l’École polytechnique n’avait été qu’une infructueuse dépense, et que l’étude des sciences physiques était tombée, dans notre pays, dans un honteux discrédit. Les brillantes découvertes de M. Arago et d’Ampère n’ont pas tardé d’ailleurs à jeter un éclat qui a fait rentrer dans l’ombre tous les détracteurs.

C’est après avoir exécuté a Genève, en présence de MM. de La Rive, Prévost, Pictet, de Saussure, Marcet. de Candolle, les expériences d’Œrsted relatives à l’action exercée par les courants électriques sur l’aiguille aimantée, dont la nouvelle venait d’arriver du Danemark, que M. Arago découvrit que le courant voltaïque développe la vertu magnétique dans le fer et dans l’acier. Il a