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été de dédaigner ces clameurs, anonymes ou autres, de constater catégoriquement par là qu’en devenant Académicien ou directeur de l’Observatoire, je n’avais pas contracté l’obligation de parler à jour nommé ; que jamais je ne fus assez imprudent pour m’engager à trouver chaque année un sujet de dissertation scientifique digne d’intérêt.

« Eh bien, c’est tout le contraire que j’ai fait. Malgré ma mauvaise santé, dès qu’il m’est revenu que des personnes respectables, mal instruites sans doute des obligations du Bureau des Longitudes, croyaient également avoir le droit de se plaindre, je me suis mis à l’œuvre, et j’ai écrit aussi rapidement que j’ai pu cette longue Notice sur le tonnerre. Elle portera, je le crains, plus d’une trace de précipitation ; mais personne du moins ne pourra refuser d’y voir la preuve de ma profonde déférence pour le public.

« Je préviens les personnes qui ont acheté l’Annuaire de 1838 sans additions, que M. Bachelier leur fournira gratis la Notice sur le tonnerre. Cet avis pourra quelque peu contrarier ceux qui ont dit si souvent, qui ont si souvent imprimé, qui criaient sur les toits et à toute occasion : L’Annuaire ne parait pas mais en vérité que puis-je y faire ? »

Sur un feuillet manuscrit de M. Arago je trouve encore :

Parbleu ! dit le meunier, est bien fou de cerveau,
Qui prétend contenter tout le monde et son père.

« J’ai ce genre de folie ; je prétendais pouvoir con-