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de Neptune, un grand enthousiasme éclata dans le monde savant. Plus tard il y eut une réaction ; on alla jusqu’à nier que la planète découverte par les observations de M. Galle, grâce aux indications que cet habile et loyal astronome avouait avoir trouvées dans les résultats des calculs qu’il venait de recevoir de Paris, fût réellement celle dont la théorie due à M. Le Verrier annonçait l’existence et décrivait la marche. M. Arago est demeuré l’impassible rapporteur de la vérité, dans le livre XXXI de l’Astronomie populaire. Il m’a chargé de reprendre, dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences, les diverses communications qu’il avait faites à ce corps savant sur la découverte de la planète Neptune ; après une lecture attentive, il en a maintenu les termes en insistant sur l’heureuse coïncidence de l’existence entre les mains de M. Galle de la carte de M. Bremiker pour la 21e heure du ciel, et des résultats des calculs théoriques de M. Le Verrier. Sans ce bonheur, pour employer une expression de M. Encke, M. Galle n’eût pu arriver à constater qu’un astre nouveau, non figuré sur la carte de M. Bremiker, se trouvait dans la partie du ciel dont l’exploration était recommandée par M. Le Verrier comme le lieu probable de la présence, à la fin de 1846, d’une planète encore inaperçue, expliquant le désaccord, démontré par les observations, entre la marche réelle d’Uranus et le chemin que cette planète eût suivi d’après les lois de l’attraction, s’il n’y avait eu, dans notre système solaire, que les corps planétaires connus jusqu’à cette époque. M. Arago n’a fait d’ailleurs que dicter en outre quelques courts passages relatifs à