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que son Mémoire sur ce sujet a été adressé à sir Joseph Banks, vers le 20 janvier 1816.

« Le muriate de soude, le spath fluor, la gomme copal, le diamant, etc., peuvent recevoir la structure doublement réfringente par l’effet de la chaleur propagée. L’obsidienne possède naturellement les divers ordres de franges qui s’observent dans les verres échauffés ou rapidement refroidis.

« Les cristallins des animaux ont la propriété de la double réfraction ceux des poissons la possèdent d’une manière très-curieuse : les portions intérieure et extérieure ont la structure d’une classe de cristaux, et la portion centrale a la structure de l’autre classe. Les figures qu’on aperçoit, par les moyens connus, avec la lumière polarisée, ne sont pas les mêmes dans les différents diamètres de la sphère cristalline ; d’où il résulte que sa construction générale n’est pas symétrique. Les yeux des quadrupèdes donnent des figures différentes ; la cornée a une cristallisation dirigée vers le sommet.

« En coagulant des gelées animales dans des caisses de bois ou de verre, l’auteur leur a donné, d’une manière permanente, la structure des cristaux doublement réfringents, et elles ont produit de très-belles couleurs.

« L’aberration de sphéricité dans les lentilles peut être corrigée, du moins à très-peu près, à l’aide d’une différence de densité que M. Brewster dit être parvenu à leur donner.

« M. Brewster avait déjà publié en 1815, dans les Transactions philosophiques, un Mémoire étendu sur la dépolarisation que la lumière éprouve en traversant différents corps des règnes minéral, animal et végétal. Des extraits de ce travail ont été insérés depuis dans presque tous les journaux anglais ( voyez, par exemple, les Annales de Thomson). Peut-être ne sera-t-il pas hors de propos de remarquer à cette occasion que, du vivant de Malus, c’est-adire en 1811, il a paru dans le Moniteur (voyez aussi l’Analyse des travaux de la première Classe de l’Institut pour l’année 1811) un Mémoire de ce célèbre physicien dont M. Brewster n’a pas eu connaissance, puisqu’il ne le cite nulle part, qui est aussi relatif à la dépolarisation de la lumière, et dans lequel se trouvent consignés la plupart des résultats que le savant écossais donne comme nouveaux. Le peu d’attention que les physiciens accordent généralement à l’histoire de la science fournit maintes occasions de faire de semblables remarques. »