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obtenir en 1819 que Fresnel serait appelé à Paris comme secrétaire de la Commission des phares. C’est a cette époque qu’ils publièrent dans le tome X des Annales du chimie et de physique leur beau Mémoire sur l’action que les rayons de lumière polarisée exercent les uns sur les autres. J’ai reproduit sans aucun changement ni addition ce Mémoire qui devrait servir de modèle aux savants qui ont à publier des Recherches faites en commun ; j’ai du reste dit son importance à propos de l’histoire de la Notice sur la polarisation (page cv).

M. Arago avait aussi obtenu de l’Académie des sciences qu’elle mettrait au concours, pour le grand prix des sciences physiques, l’examen général des phénomènes de la diffraction de la lumière ; il savait que Fresnel était le seul physicien qui pût se tirer glorieusement des difficultés énormes du sujet. Ce fut pour lui une grande satisfaction d’être nommé rapporteur de la commission qui décidait que le prix était décerné au Mémoire de son ami. Mais le rapport qu’il lut à l’Académie n’était pas un acte de camaraderie. La postérité a sanctionné le jugement que l’amitié la plus affectueuse et la plus dévouée avait porté. Le rapport fut publié dans le tome XI des Annales de chimie et de physique, avec cinq notes additionnelles ; j’ai inséré textuellement le tout sous les numéros xv a xx de l’Appendice. Ces pages contiennent l’histoire d’une des plus belles conquêtes de la physique moderne.

Cependant les conséquences que M. Arago croyait pouvoir conclure des découvertes de Fresnel qui apportaient un puissant appui aux déductions tirées de ses