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sont diversement colorées, l’mage qui était rouge devenant verte, l’image verte passera au rouge, et dès lors elles seront tout aussi dissemblables qu’à une forte lumière ; enfin, sous l’inclinaison où au grand jour on n’aperçoit qu’un seul faisceau, on n’en verra de même qu’un après l’interposition du corps opaque, mais leurs teintes seront complémentaires.

« Si les deux surfaces qui comprennent la lame mince étaient l’une et l’autre parfaitement polies, on ne verrait point de lumière lorsque le corps opaque serait situé dans le pion d’incidence. Dans la supposition contraire, les rayons qui tombent latéralement sur le miroir pourront être réfléchis vers l’œil. Or le couvercle de cuivre présente quelques légères rugosités, puisqu’il n’a été poli que sur le tour, tandis que la surface supérieure de la gomme est bien unie. Les rayons qui forment les anneaux après l’interposition du corps opaque viennent donc du miroir ou de la surface inférieure de la gomme laque ; mais les couleurs qu’on aperçoit en plein jour étant différentes de celles-là, ne pourront, par suite, être réfléchies que par la surface supérieure de la lame mince.

« J’ai décrit avec beaucoup de détail les changements de couleur qu’on observe dans les anneaux lorsqu’on les examine à l’aide d’un rhomboïde de carbonate de chaux et en dessous de l’angle qui correspond à leur polarisation complète, soit que les anneaux soient formés artificiellement à l’aide d’une lentille placée sur un miroir métallique, ou par une légère couche de liquide déposée sur le miroir. Dans ces deux cas, on trouve une inclinaison sous laquelle les rayons des anneaux sont complètement polarisés ; mais lorsque ces anneaux sont produits par une légère couche d’oxyde placée sur un métal, Ils présentent l’inversion de couleur, et cependant ils ne disparaissent sous aucun angle, ce qui tient, dans ce cas, à la petite différence des forces réfractives des milieux superposés.

« Les anneaux produits par une légère couche de gomme laque déposée sur un métal, présentent le changement de couleur dont j’ai parlé, tout aussi bien que ceux qu’on formerait en plaçant une lentille de verre sur le même miroir ; mais si la lentille, au lieu de reposer immédiatement sur le métal, ne touche que la couche extrêmement mince de gomme laque dont il est recouvert, les anneaux se comportent comme ceux qu’on forme entre deux lentilles de verre superposées c’est ainsi, par exemple, aussi, que les anneaux formés artificiellement sur une légère couche d’oxyde déposée sur un métal ressemblent aux anneaux ordinaires, et cela quelle que soit la ténuité de l’oxyde, tandis qu’avec un liquide