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« Le maximum de température de l’air, durant les deux voyages de M. Lamarche, a été de 29°.7 et correspond au 21 octobre à midi, à 12° 53′ de latitude nord, et à un temps calme et pluvieux : cette dernière circonstance est précieuse en ce qu’elle montre que le résultat thermométrique n’a pas dû être affecté de la réverbération du bâtiment. Du 16 au 21 du même mois, entre 9° et 13° de latitude nord, le thermomètre a journellement dépassé 29°. Sous des latitudes correspondantes, de l’autre côté de l’équateur, cet instrument, dans le même mois d’octobre, n’avait atteint 27° qu’une seule rois. L’air de la zone que le Soleil vient de quitter serait-il constamment, même en pleine mer et sous les tropiques, sensiblement plus chaud que l’air de la région dans laquelle il entre ? C’est ce qui ne saurait être décidé par un si petit nombre de résultats.

« Des observations des températures de la mer faites par diverses latitudes, sous différents méridiens et dans toutes les saisons de l’année, pourront seules nous faire connaître le nombre et la direction de ces courants qui, comme des rivières chaudes ou froides, coulent, au milieu de l’Océan, de l’équateur vers les pôles ou des pôles vers l’équateur ; le parti que les navigateurs ont déjà tiré de la température du Gulf-Stream, pour rectifier les erreurs de l’estime, dans les atterrages sur la côte nord-ouest de l’Amérique, suffirait, au besoin, pour montrer combien de telles recherches méritent de fixer l’attention des savants. Le temps, le lieu et le degré des maxima thermométriques sont les éléments qu’il importe surtout de recueillir.

« M. Lamarche a observé les maxima de température de la mer, au retour de la frégate, dans le mois d’octobre, entre 5° et 13° de latitude nord. Une seule fois, le 18 octobre, par 9° 57′ nord, le thermomètre s’est élevé à 29°. 1 ; les 15, 16, 19 et 20, dans cette zone la plus chaude, il n’a plus dépassé 28°.4.

« Dans l’hémisphère austral, peu de jours auparavant et par des latitudes correspondantes, le thermomètre n’avait jamais atteint même 26°. — Le lecteur remarquera qu’en octobre le Soleil venait d’entrer dans cet hémisphère.

« Les observations de la première traversée, quoique faites dans le mois de mai, c’est-à-dire à une époque où le Soleil avait une déclinaison boréale, nous feraient aussi trouver le maximum de température au nord de l’équateur. Il est bon de noter que cette conséquence résulte tout aussi bien des observations de midi que de celles de 7 heures du soir, quoiqu’elles n’aient été faites ni par la même personne ni avec le même instrument.

« Quant à l’hygromètre, on a constaté qu’il est fréquemment