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avait fait depuis longtemps le sujet de ses méditations, lorsque mon ami M. Bixio et moi nous vînmes lui faire part du projet que nous avions conçu de nous élever, s’il était possible, au delà des plus grandes hauteurs qui avaient déjà été atteintes, non plus comme Gay-Lussac, par un ciel calme et serein, mais au milieu des nuages et malgré les plus violentes agitations des airs. Grâce au bienveillant et empressé concours que lui et M. Regnault nous donnèrent, nous pûmes exécuter, à nos frais communs, et sans aucune subvention gouvernementale ou académique, nos deux ascensions de juin et de juillet 1850.

M. Arago se chargea lui-même de rendre compte à l’Académie des sciences des résultats inattendus de nos dangereuses expéditions. Retenu au lit par des blessures, je n’ai pas eu le bonheur d’entendre son récit, mais mon oreille n’oubliera jamais le son de sa voix lorsque, venant me voir à l’issue de la séance académique, il me dit « J’ai parlé con amore. »

M. Regnault a écrit de sa main, d’après notre carnet de voyage, les diverses circonstances qui ont signalé nos entreprises et a donné lecture à l’Académie du journal de notre second voyage ainsi rédigé avec sa collaboration, comme avaient été faits sous son active et habile direction tous les préparatifs. Je suis heureux d’avoir l’occasion de déposer ici l’expression de la vive reconnaissance que M. Bixio et moi nous lui conserverons toujours. Quant à. M. Arago, il a mis le comble à nos vœux, en dictant la Notice sur les voyages aéronautiques que contient le tome IX de ses Œuvres, et qui était