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mière, il avait exécuté la mesure de la méridienne dans les îles Baléares et en Espagne, et il avait été prisonnier en Afrique.

Quant à M. Biot, il a consacré aux expériences de M. Arago le passage suivant du tome III (page 139) de la seconde édition de son Traité élémentaire d’Astronomie physique publiée en 1811 :

« Les accroissements de vitesses imprimés aux molécules lumineuses par les instruments optiques, parallèlement à leur direction apparente, ne font qu’accélérer un peu l’instant où elles nous parviennent. Mais comme la vitesse de la lumière est extrêmement considérable, le temps absolu qu’elle met a traverser les instruments est tout à fait insensible pour nos organes, et aussi l’accélération qui en résulte dans leur arrivée, depuis la surface extérieure de l’objectif jusqu’à notre œil, est également insensible pour nous. Quand on formerait des objectifs avec les matières les plus réfringentes que l’on connaisse, quand on remplirait le tube de la lunette avec de l’eau, comme l’avait proposé Boscovich ; quand même on pourrait faire ce tube de diamant, qui est, de toutes les substances connues, celle qui accélère le plus la vitesse de la lumière, l’accélération qui en résulterait sur une si petite longueur ne ferait pas voir la molécule lumineuse un cent-millième de seconde plus tôt, et par conséquent elle ne changerait pas d’un cent-millième de seconde l’instant où l’astre devrait se trouver réellement sur sa direction apparente.

« Mais si l’on observait la molécule lumineuse venue de l’astre à travers des milieux dont l’action réfringente ne fût pas parallèle à sa direction apparente, par exemple, à travers des prismes qui dévieraient le rayon lumineux, on devrait s’apercevoir de cette petite différence de vitesse qui distingue la direction apparente de celle que suit réellement la lumière en vertu de son seul mouvement d’émission ; car la déviation produite par l’action de ces corps différerait de celle qu’ils feraient éprouver à un rayon de lumière émis naturellement par un corps terrestre suivant cette même direction. En observant avec exactitude cette différence de on peut en conclure par le calcul la différence des vitesses et leurs rapports… En répétant l’expérience sur des étoiles différentes, on saura si la vitesse propre de la lumière est la même