Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 13.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

érudition. J’ai dû présenter quelques remarques au sujet d’une expérience qui ne me paraît pas avoir été faite dans des circonstances favorables, et par laquelle Flaugergues a voulu prouver que l’impulsion des rayons solaires est tout à fait insensible. » Cette courte Notice avait paru dans le tome VI des Annales de chimie et de physique.

Lorsque, dans la séance du 7 janvier 1839, M. Arago vint pour la première fois montrer quelques-unes des planches qui étaient la reproduction exacte, sans aucun intermédiaire, des magnifiques mais fugaces tableaux que tous les physiciens avaient admirés sur l’écran de la chambre obscure de Porta, et annoncer qu’il espérait pouvoir bientôt faire connaître l’ensemble des travaux et des procédés à l’aide desquels Niepce et Daguerre étaient arrivés à de si merveilleux résultats, il y eut dans le monde entier une explosion d’étonnement et d’enthousiasme.

Dans cette occasion, l’illustre secrétaire perpétuel de l’Académie déploya cette ardeur désintéressée qu’on ne trouve que chez les hommes animés du plus pur dévouement à l’avancement des sciences ; il voulut que le public pût jouir gratuitement et rapidement de la nouvelle découverte, !’une des plus brillantes que notre siècle si fécond ait produites. Il obtint du gouvernement qu’un projet de loi serait présenté aux Chambres pour accorder, à titre de récompense nationale, à M. Daguerre une pension de 6, 000 francs, et au fils de M. Niepce, qui n’eut pas le bonheur de jouir de la gloire immortelle