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et, après en avoir entendu la lecture, il n’avait rien trouvé à modifier dans l’expression de ses idées.

M. Arago aimait à indiquer par des comparaisons numériques la mesure des progrès accomplis. La civilisation a fait dans notre siècle des pas de géants, grâce à l’essor immense de l’industrie secondée par les découvertes inattendues des sciences physiques. Le mouvement des idées a été accéléré par le déplacement des hommes et des choses. La facilité des communications est le signe de l’activité sociale en même temps que le levier le plus énergique du progrès.

En 1824, dans le tome XXVII des Annales de chimie et de physique et dans l’Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1825, M. Arago a inséré une note contenant des extraits très-intéressants d’un Mémoire de M. Girard sur les avantages respectifs des divers modes de transport ; cette note donne une comparaison saisissante des moyens de communication qui existaient alors entre la capitale et les provinces avec ceux que la France possédait soixante ans auparavant. Dans un discours prononcé en 1838 à la Chambre des députés (tome V des Œuvres, page 314), il est revenu sur ce sujet en prédisant que l’établissement des chemins de fer multiplierait les voyages dans une énorme proportion. En 1851, voulant vérifier l’exactitude de ses prévisions, il réunit de nouveau quelques chiffres destinés à mettre en évidence les résultats acquis. Je dois placer ici les notes instructives que j’ai trouvées dans ses cartons.

« En 1766, vingt-sept coches partaient chaque jour