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amendement ainsi conçu : Le ministre des travaux publics est autorisé à concéder directement un embranchement de Narbonne à Perpignan et Port-Vendres jusqu’à la frontière d’Espagne », M. Arago prit la parole en ces termes :]

Messieurs, l’amendement qu’on vous propose est dans l’intérêt tout spécial, tout particulier de l’arrondissement que j’ai l’honneur de représenter. Un grand nombre de mes amis se sont étonnés de ne pas voir mon nom parmi les signataires ; ils en tiraient la conséquence que l’amendement renfermait quelque difficulté latente, mystérieuse, qui m’avait empêché de l’adopter.

Messieurs, les affaires de ce bas monde sont ordinairement beaucoup plus simples qu’elles ne le paraissent au premier aspect. Mon nom n’est pas au bas de l’amendement par une raison toute décisive, c’est que je n’ai pas su qu’on le proposait. Si on me l’avait communiqué, je l’aurais examiné dans sa forme primitive et dans celle qu’il a prise en dernier lieu ; mais tout s’est fait à mon insu. Je prie donc les membres qui m’avaient fait part de leurs scrupules d’examiner l’amendement sérieusement et à fond, et de le voter s’il le trouvent bon.

Quant à moi, je ne suis pas grand partisan des concessions directes. Cependant, comme il s’agit ici d’un embranchement, j’avoue que je serais très-disposé à faire fléchir les principes. J’adopterai l’amendement, s’il résulte des explications que M. le ministre ne manquera pas de donner qu’en le votant nous gagnerons, ne fût-ce qu’une seule semaine, sur l’époque de la concession