Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 11.djvu/70

Cette page n’a pas encore été corrigée

Cî MESURE DE LA M&K1DIËNNB

La montagne de Campvey, vers l’extrémité boréale de l’île d’Iviza, est nue et aride. On eut beaucoup de peines à porter sur son sommet les réverbères, les instruments, les tentes et toutes les choses nécessaires u la vie que nous dûmes faire venir de la ville d’Iviza, les paysans du voisinage étant trop pauvres pour nous procurer les moindres objets. Comme Campvey est le troisième sommet du grand triangle qui unit les Iles Baléares à la côte d’Espagne, nous ou nos collaborateurs, nous y fîmes un long séjour soit pour diriger les réverbères qui nous servaient de signaux à travers la mer, soit pour compléter la chaîne de triangles appuyés sur la côte. Du 15 murs au 14 avril 1807, nous y avons mesuré, NI. Biot et moi, les distances au zénith des réverbères du Desierto de las Palmas, de Formentera, de Mongo, et celle de l’horizon de la mer, ainsi que les angles compris 1° entre le Desierto et Mongo 2° entre Mongo et l’île de Formcutera 3° enfin entre le Desierto et Formentera. La petite île de Formentera *st placée à 12 lieues environ au sud d’Iviza. Nous nous établîmes sur un vaste platcau qui s’élève comme une grande masse perpendiculaire au-dessus de la mer et que, pour ce motif, on a nommé la Mola. L’étonnement des rares habitants de l’île fut extrême quand ils virent les préparatifs de notre installation. L’usage des chariots étant inconnu dans le pays, on dut monter à bras d’homme les pierres destinées à servir de supports à la lunette méridienne. Ces travaux furent achevés dans les premiers mois de 1807, et du 19 au 28 avril nous mesurâmes, M. Biot et moi, les disttiji^es au zénith des réverbères de Campvey, de