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rapidement. De cette observation fortuite date la suppression complète du refroidissement extérieur, et l’adoption de la pomme d’arrosoir destinée à porter une pluie d’eau froide dans toute la capacité du cylindre au moment marqué pour la descente du piston. Les va-et-vient acquirent ainsi toute la vitesse désirable.

Voyons si le hasard n’a pas eu, de même, quelque part à une autre amélioration également importante.

La première machine de Newcomen exigeait l’attention la plus soutenue de la part de la personne qui fermait ou ouvrait sans cesse certains robinets, soit pour introduire la vapeur aqueuse dans le cylindre, soit pour y jeter la pluie froide destinée à la condenser. Il arrive, dans un certain moment, que cette personne est le jeune Henri Potter. Les camarades de cet enfant, alors en récréation, font entendre des cris de joie qui le mettent au supplice. Il brûle d’aller les rejoindre ; mais le travail qu’on lui a confié ne permettrait même pas une demi-minute d’absence. Sa tête s’exalte ; la passion lui donne du génie : il découvre des relations dont jusque-là il ne s’était pas douté. Des deux robinets, l’un doit être ouvert au moment où le balancier que Newcomen introduisit le premier et si utilement dans ses machines, a terminé l’oscillation descendante, et il faut le fermer, tout juste, à la fin de l’oscillation opposée. La manœuvre du second est précisément le contraire. Les positions du balancier, et celles des robinets sont dans une dépendance nécessaire. Potter s’empare de cette remarque ; il reconnaît que le balancier peut servir à imprimer aux autres pièces tous les mouvements que le jeu de la machine exige, et réalise à l’instant