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c’était (j’allais ajouter, comme c’est encore l’usage dans les discordes civiles), ne trouva pas que la mort fût une expiation suffisante des opinions pour lesquelles le pauvre fermier avait combattu ; qu’il le punit, dans la personne de son fils, en confisquant sa propriété ; que ce malheureux enfant, Thomas Watt, fut recueilli par des parents éloignés ; que dans l’isolement absolu auquel sa position difficile le condamnait, il se livra à des études sérieuses et assidues ; qu’en des temps plus tranquilles, il s’établit à Greenock, où il enseigna les mathématiques et les éléments de la navigation ; qu’il demeura au bourg de Crawfords-dyke dont il fut magistrat, qu’enfin il s’éteignit en 1734, âgé de quatre-vingt-douze ans.

Thomas Watt eut deux fils. L’aîné, John, suivait à Glasgow la profession de son père. Il mourut à cinquante ans (en 1737), laissant une carte du cours de la Clyde, qui a été publiée par les soins de son frère James. Celui-ci, père du célèbre ingénieur, longtemps membre trésorier du conseil municipal de Greenock et magistrat de la ville, se fit remarquer dans ces fonctions par un zèle ardent et un esprit d’amélioration éclairé. Il cumulait (n’ayez point de crainte : ces trois syllabes, devenues aujourd’hui en France une cause générale d’anathème ne feront pas de tort à la mémoire de James Watt), il cumulait trois natures d’occupations : il était à la fois fournisseur d’appareils, d’ustensiles et d’instruments nécessaires à la navigation, entrepreneur de bâtisses et négociant, ce qui malheureusement n’empêcha pas qu’à la fin de sa vie, certaines entreprises commerciales ne lui fissent perdre une partie de la fortune honorable qu’il avait précédem-