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teur ordinaire armé d’un électromètre : eh bien ! les pailles divergent à l’instant. Les moyens connus montrent d’ailleurs que les deux métaux sont dans des états électriques contraires ; que le zinc est positif et le cuivre négatif. En renouvelant plusieurs fois le contact des deux disques, leur séparation et l’attouchement de l’un d’eux avec le condensateur, Volta arriva, comme avec une machine ordinaire, à produire de vives étincelles.

Après ces expériences, tout était dit quant à la théorie des phénomènes galvaniques. La production de l’électricité par le simple contact de métaux dissemblables, venait de prendre place parmi les faits les plus importants et les mieux établis des sciences physiques. Si alors on pouvait encore émettre un vœu, c’était qu’on découvrit des moyens faciles d’augmenter ce genre d’électricité. De tels moyens sont aujourd’hui dans les mains de tous les expérimentateurs, et c’est au génie de Volta qu’on en est aussi redevable.

Au commencement de l’année 1800 (la date d’une aussi grande découverte ne peut être passée sous silence), à la suite de’quelques vues théoriques, l’illustre professeur imagina de former une longue colonne, en superposant successivement une rondelle de cuivre, une rondelle de zinc et une rondelle de drap mouillé avec la scrupuleuse attention de ne jamais intervertir cet ordre. Qu’attendre à priori d’une telle combinaison ? Eh bien ! je n’hésite pas à le dire, cette masse en apparence inerte, cet assemblage bizarre, cette pile de tant de couples de métaux dissemblables séparés par un peu de liquide, est, quant à la singularité, des effets, le plus