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ÉTUDE SUR P. ARÉTIN


8. La va da tristo a cattivo.

Deux narrations réunies ensemble sans aucune adresse. La première se rapporte à une anecdote que l’on retrouve dans Straparole : un homme, malgré les conseils que lui donne son père en mourant, adopte un enfant étranger, et il est payé par l’ingratitude la plus noire. La seconde histoire est un procès criminel dénué d’intérêt.


9. Ogni cosa è per lo meglio.

C’est un des récits les plus bizarres qu’offre le recueil de Cynthio, et on peut le regarder en partie comme étant de son invention. Un pauvre, pêcheur, qui depuis longtemps n’a rien pris et qui se trouve dans une misère extrême, se jette dans sa barque et la laisse emporter par les flots à l’aventure. La barque s’enfonce dans la mer, et le pêcheur se trouve dans l’empire de Neptune, où l’on célèbre une grande fête. La description de ces solennités, l’énumération des monstres marins qui s’y rendent, occupent plusieurs centaines de vers et sont dans un goût rabelaisien. Neptune fait ensuite reconduire le pêcheur chez lui par une baleine. Le pêcheur fait hommage au seigneur du lieu de divers objets qu’il a rapportés du fond des eaux ; le seigneur l’interroge sur sa situation ; le pêcheur a deux filles et un fils, mais il juge à propos, pour se rendre plus intéressant, de se présenter comme ayant trois filles. Le seigneur demande à les voir, et l’on déguise le jeune homme sous un costume de femme. Les ques-