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ÉTUDE SUR P. ARETIN

qu’il le fit vendre furtivement sur le pont du Rialto, l’endroit le plus passager de Venise. L’imprimeur était Francesco Marcolini, typographe dont le nom se lit en tête d’un grand nombre de volumes du temps, et qui a édité une grande partie des œuvres permises de l’Arétin. Le biographe ne manque pas d’ajouter : « è compare di Pietro e fa gli f… la moglie. »

Un volume publié à Turin en 1840 (Reminiscenze e fantasie del C. Tullio Dandolo, scherzi letterari) renferme, p. 1-43, une notice sur l’Arétin. Elle n’apprend d’ailleurs rien de bien nouveau. L’auteur a parcouru la correspondance imprimée du célèbre personnage, et il en a extrait des passages prouvant l’incroyable vanité et l’audace de cet aventurier. Il écrivait que le pape devait mettre au rang des plus grands bonheurs qu’il pût avoir celui de se trouver le compatriote et le contemporain de l’Arétin[1]. Il se vantait d’être célèbre jusque dans la Perse et dans l’Inde, mais il ne s’en enorgueillissait point ; la gloire en revenait à Dieu, qui l’avait créé tel qu’il était[2]. Il annonce le projet de travailler sur les légendes

  1. « Il comun giudicio afferma che, tra ogni meritata felicità di Sua Beatitudine, debbe il Pastor sommo mettere i mio esser nato nel suo tempo, nel suo paese e suo divoto. »
  2. « È manifesto ch’io sono noto al Sofi, agl’Indiani. Che più ! I principi tributati dal popoli di continuo me loro schiavo e flagello tributano. Io non allego la forza dello incredibile miracolo per superbia che n’abbia per vanto ; ma ne favello per confessare a me stesso l’obligo che ho con Dio che mi ha fatto tale. »