Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/475

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Etruriens, les lieux frappés de la foudre, les vers des Sybilles, et généralement toutes les choses de cette nature, sont, comme je l’ai dit, les ouvrages de certaines puissances qui tiennent le milieu entre les hommes et les Dieux. Car il ne convient point à la dignité des Dieux du ciel, qu’aucun d’entre eux représente des songes à Annibal, ôte des mains des prêtres la victime qu’immoloit Flaminius, conduise le vol des oiseaux que consultoit Attius Navius, mette en vers les oracles des Sybilles, découvre la tête de Tarquin, et la recouvre aussi-tôt, ou environne de flammes celle de Servius, sans la brûler ; les Dieux suprêmes ne daignent pas s’abaisser à ces occupations, c’est là l’emploi de ces Dieux mitoyens qui habitent tout cet espace aérien, qui est entre le ciel et la terre ; de la même manière que les animaux qui sont ici-bas habitent des lieux différens, suivant la différence de leur nature qui destine les uns à marcher sur la terre, et les autres à voler dans l’air. Car, puisqu’il y a quatre élémens que tout le