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et ineffable grandeur de cette divinité est tellement au-dessus de nos conceptions, que tous les discours humains n’ont point d’expressions qui puissent même en donner la moindre idée. Qu’à peine les sages peuvent parvenir à la connoissance de ce Dieu, lors même que leur ame détachée, pour ainsi dire, de leur corps, s’élève à la plus haute contemplation, et qu’enfin ils n’apperçoivent quelquefois quelques rayons de sa divinité, que comme on voit un éclair qui brille un instant au milieu d’une épaisse obscurité.

Je passerai donc sous silence cet endroit où non-seulement je manque de termes pour exprimer dignement un si grand sujet, mais même où Platon, mon maître, en a manqué, et je n’en dirai pas davantage sur une matière qui est infiniment au-dessus de mes forces. Je descendrai du ciel sur la terre, où l’homme tient le premier rang entre les animaux, quoique la plupart des hommes corrompus, faute d’une bonne éducation, imbus de mille erreurs, et noircis de crimes affreux, aient presque entièrement