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mais ils les honorent par un culte illégitime ; tous les craignent, mais d’une crainte grossière et ignorante ; quelques-uns, en petit nombre, nient leur existence, mais avec la dernière impiété.

Platon croit que ces Dieux sont des substances immatérielles, animées, sans commencement ni fin, qui ont existé de toute éternité, et qui existeront éternellement, distinguées de la matière par leur propre essence, jouissantes de la suprême félicité, due à leur nature intelligente, bonnes sans la communication d’aucun bien externe, mais par elles-mêmes, et qui ont facilement, simplement, librement et parfaitement tout ce qui leur convient.

Le père de ces Dieux est le souverain Seigneur et Créateur de tous les êtres ; il est dégagé de la nécessité d’agir ou de rien souffrir, et n’est soumis à aucun soin. Mais, pourquoi voudrois-je en parler présentement, puisque Platon, qui étoit doué d’une éloquence divine, et dont les raisonnemens étoient dignes des Dieux immortels, assure très-souvent que l’immense