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voici douze qu’Ennius a exprimés en deux vers latins,

Juno, Vesta, Minerva, Ceres, Diana, Venus, Mars,
Mercurius, Jovi, Neptunus, Vulcanus, Apollo.

Sans les autres de même nature, dont les noms sont depuis long-temps assez familiers à nos oreilles, et dont notre esprit conçoit les différens pouvoirs par les divers bien-faits, qu’on en reçoit ici-bas dans les choses que chaque divinité gouverne.

Au reste, ce grand nombre de profanes que la philosophie rejette, qui n’ont nulle connoissance des choses saintes, que la raison n’éclaire point ; ces hommes, dis-je, sans religion, et incapables de parvenir à la connoissance de la vérité, déshonorent les Dieux par un culte scrupuleux, ou par un mépris insolent, la superstition causant la timidité des uns, et l’impiété, l’arrogance et la fierté des autres. Il y en a beaucoup qui révèrent tous ces Dieux qui sont dans le ciel, loin du commerce des hommes,