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diadême blanc, outre qu’elle tenoit un sceptre en sa main. Une autre entra fièrement, qu’on reconnoissoit aisément pour la déesse Pallas, ayant sur sa tête un casque brillant, couronné d’une branche d’olivier, portant un bouclier, tenant une pique, et dans le même état enfin qu’elle se fait voir dans les combats. Ensuite une troisième s’avança, d’une beauté surprenante, et fort supérieure à celle des deux autres. Elle représentoit Vénus, par l’éclat de ses divines couleurs, et Vénus telle qu’elle étoit, lorsqu’elle étoit fille. Toutes les beautés de son corps se faisoient voir à découvert, à quelques-unes près, qui étoient cachées par une étoffe de soie légère et transparente, que le vent agitoit. Cette Déesse paroissoit avec deux couleurs différentes ; toute sa personne étoit d’une blancheur à éblouir, parce qu’elle tire son origine du ciel, et sa draperie étoit azurée, parce qu’elle sort de la mer où elle a pris naissance.

Ces trois Déesses avoient chacune leur suite. Junon étoit accompagnée de Castor et de Pollux (18), représentés par deux jeunes comédiens qui avoient l’un et l’autre un casque rond sur la tête (19), dont le sommet étoit orné de deux étoiles fort brillantes. La Déesse, d’un air simple et modeste, s’avance vers le berger, au son charmant des flûtes, et lui fait entendre par ses gestes, qu’elle lui donnera l’empire de toute l’Asie, s’il lui adjuge le prix de la beauté.