Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/349

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fait une infinité de figures différentes, la trompette donna le signal pour faire finir ce divertissement. En même-temps on leva une toile, et il parut une décoration propre à la représentation du jugement de Paris.

On voyoit une montagne faite de charpente fort élevée, telle qu’Homère dans ses vers dépeint le mont Ida ; elle étoit couverte d’arbres verds et de quantité d’arbustes. Le machiniste avoit eu l’adresse de faire sortir de son sommet une fontaine qui formoit un ruisseau ; quelques chèvres paissoient sur ses bords. Le berger de ce troupeau étoit un jeune homme, vêtu magnifiquement à la Phrygienne, telle qu’on représente Paris, avec une grande mante brodée de couleurs différentes (17), et sur sa tête un bonnet d’étoffe d’or. Ensuite parut un jeune garçon fort gracieux, qui n’avoit pour tout habillement qu’un petit manteau sur l’épaule gauche. De ses cheveux blonds qui étoient parfaitement beaux, sortoient deux petites aîles dorées, et semblables l’une à l’autre. Le caducée qu’il tenoit en sa main, faisoit connoître que c’étoit Mercure. Il s’avança en dansant, et présenta à celui qui faisoit le personnage de Paris une pomme d’or, en lui faisant entendre par signes l’ordre de Jupiter ; ensuite il se retira de fort bonne grace, et disparut.

Alors on vit paroître une fille d’un air majestueux, qui représentoit Junon ; car sa tête étoit ceinte d’un