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mêmes. J’ai regardé la robe que Vous m’avez donnée et je pleure encore, et je ne sais quand je porterai cette beauté, peut-être à Pâques. Par votre bienveillance, Vous m’avez promis encore de m’envoyer un châle pour le nouvel an ; ce n’est pas la peine, au nom de Dieu, ce n’est pas la peine. Je ne vivrai peut-être pas jusqu’au nouvel an ; mais, si maintenant Vous m’envoyiez quelque chose que vous ayez porté, ce serait un vrai cadeau.

Toute la maison est triste de votre départ ; même nos princesses, des demoiselles méchantes et dures, sont enchantées de Vous. Il n’y a pas longtemps j’ai entendu la princesse aînée vous louer auprès de sa sœur : « Elle a si bon ton qu’à l’étranger et partout ailleurs on ne peut rencontrer mieux. Chez elle, disait-elle, tout est de bon ton », et c’est la vérité, Comtesse, la vraie vérité.

En me jetant aux pieds de Votre Excellence, j’embrasse vos mains et reste jusqu’au tombeau votre dévouée,

Vassilisa Médiachkina.