Page:Apoukhtine - La Vie ambiguë.djvu/266

Cette page a été validée par deux contributeurs.

chissédec ; l’année dernière, dans la Revue des Deux Mondes, il y avait sur lui un article : je vais vous le retrouver si vous voulez, à l’instant.

— Non, c’est inutile ! (Je criais comme un fou.) Non, je vous jure que je ne lirai pas l’article ; les ducs de Bourgogne me suffisent, et puis vous ne savez pas, Maria Pétrovna ? J’ai horreur de votre Revue des Deux Mondes ; je la hais de toute mon âme : ce n’est pas une Revue, mais un somnifère, quelque chose comme ces Cloches du Monastère que vous aimez tant.

— Oh ! prenez garde, Paul… Qu’avez-vous ! Vous commencez à dire des sottises.

Je me mis à réfléchir.

— Pardonnez-moi, Maria Pétrovna, je ne sais vraiment plus ce que je dis ; mais, voyez-vous, je me sens mal, ma tête n’est pas très solide.

— C’est vrai, oui, vous êtes pâle comme un mort… Je vais vous chercher ignatium : cela vous soulagera immédiatement.

J’avalai cinq granules d’ignatium, puis quelques autres granules, mais cela ne me soulagea pas ; la fièvre me gagnait. Maria Pétrovna donna l’ordre d’atteler et fit prévenir le médecin. On m’a reconduit à la mai-