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Maria Pétrovna ; mais, Paul, vous la gâtez trop, et il y en a tant qui la gâtent.


22 février.

En dépit des appréhensions et des avertissements de mon spirituel Esculape, je me porte mieux que jamais. Je passe toutes mes journées chez Maria Pétrovna, et je me sens aussi jeune que Michel Kozielsky. Parfois il me semble que je suis encore page, que je n’ai jamais été ni officier, ni arbitre, ni chambellan, que tout cela n’est qu’un rêve absurde dont je viens de m’éveiller.

Lydia est de plus en plus charmante et gentille ; elle a fait de moi son second adjudant et je suis heureux de faire ses commissions. Mon rôle consiste à prendre des loges, organiser des parties de plaisir, attendrir Maria Pétrovna quand il y a une permission délicate à obtenir. Le cercle de mes connaissances est tout à fait changé. Je fais des visites à la mère de Sonia Zebkina et au père de la cousine Katia. Surtout je suis très lié avec toutes les gouvernantes. Grâce à celle de la cousine Lise, je me suis fait inscrire à une société de bienfaisance de Lausanne ; et pour la gouvernante de Sonia troisième (j’ou-