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nous-mêmes. Dieu me garde de juger la défunte ; mais il faut dire la vérité : elle a été originale tout son siècle, et originale elle est morte. Et remarque que toutes ces vieilles filles sont les mêmes : près d’elles il y a toujours une Vassilisa quelconque qui en fait ce qu’elle veut, parce qu’elle connaît bien toutes les aventures de leur jeunesse ; et, comme tu sais, la jeunesse de la tante a été orageuse. Sans doute je ne veux pas rappeler ses équipées et, en chrétien, je désire de toute mon âme que Dieu lui pardonne tout et, entre autres choses, son ingratitude envers nous. Je pars cette nuit. Je passerai trois jours chez mon frère, dans sa propriété des environs de Moscou, et je serai à Pétersbourg la veille de ta fête. Dans ma dernière lettre, je t’ai parlé du deuil ; maintenant cette manifestation me semble tout à fait inutile. Envoie les invitations pour le 24, si tu veux donner une soirée.

Ton mari et ami,

D.