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À SA MARRAINE


18 janvier 1917


Ma chère petite marraine, je suis tellement en retard avec vous que je n’ose plus vous demander pardon et que je ne sais plus si je vous ai souhaité la bonne année. Si non recevez mes vœux.

J’ai connu Chadourne il y a longtemps. Il était venu me voir pour une revue « Le Voile de Pourpre » qu’il fondait et je lui donnai des vers. Il a été soigné à l’hôpital italien où je suis et où il revient parfois, mais je le retrouvai au Val-de-Grâce, où on l’avait évacué pendant que je m’y trouvais.

Depuis longtemps au demeurant, je ne le vois que rarement car nous demeurons loin l’un de l’autre et je ne lui écris pas car je ne sais le numéro de la maison où il habite.