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À SA MARRAINE


25 juillet 1916


Ma chère petite marraine, je vous remercie de ne pas m’avoir oublié. Je vais un peu mieux mais suis encore très fatigué et ne peux guère écrire. J’ai été opéré deux fois et il me semble que ma trépanation du 9 mai ait donné de bons résultats.

Pour le demeurant je me suis réhabitué à la vie de Paris qui a peu changé pendant la guerre.

Je suis encore très nerveux, irascible à l’excès, j’en ai paraît-il pour plus d’un an à me remettre du traumatisme capital qui a manqué me faire mourir.

J’ai appris avec peine la blessure de Léonard ; pourvu que son bras se remette et qu’on n’ait pas été obligé de l’amputer.