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À SA MARRAINE


8 octobre 1915


L’INCONNUE


Ô lueurs soudaines des tirs,
Cette beauté qu’il imagine
Faute d’avoir des souvenirs
Tire de vous son origine,

Car elle n’est rien que l’ardeur
De la bataille violente ;
Et de la terrible lueur
Il s’est fait une muse ardente.

Jeanne, il relit éperdument
Les quatre vers dictés par elle.
Qu’il est brûlant ce talisman
Dont l’ardeur est presque mortelle.