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n’est pas tout : en 1808, la comtesse de Choiseul-Meuse faisait paraître, toujours chez Léopold Collin, un autre roman anonyme, intitulé : Elvire ou la Femme innocente et perdue, et l’année suivante, un quatrième roman, qu’on n’a jamais attribué qu’à elle et dont elle n’a pas repoussé la responsabilité, quoiqu’il soit aussi gaillard que sa Julie et son Amélie. Ce roman, également anonyme et digne de figurer à côté des autres, porte pour titre : Entre chien et loup, charmante et spirituelle composition, dont la comtesse de Choiseul-Meuse fut proclamée l’auteur dans tous les catalogues des cabinets de lecture. Elle n’eut donc garde de s’en défendre, et après la publication de quelques romans moins épicés, et par conséquent avoués par elle très délibérément, malgré quelques galantes réminiscences de sa première manière, elle publia, en 1813, chez Pigoreau : Eugénie ou N’est pas femme de bien qui veut, par Mme de C***, auteur de Coralie, etc. Dans cet, etc. se trouvent compris Julie et Amélie. En effet, dans le compte rendu d’un autre roman de la comtesse de Choiseul-Meuse, Cécile ou l’Élève de la Pitié, qui avait paru avec son nom en 1816, le rédacteur de la Gazette de France, 30 juillet 1816, disait à mots couverts : On assure que cette dame est l’auteur d’un grand nombre de romans très gais, assez répandus et fort goûtés d’une certaine classe de lecteurs. Honni soit qui mal y pense. Le commentaire de cette phrase se trouve dans la Galerie historique des Contemporains (Bruxelles, Aug. Wahlen, 1818, tome III, article sur Mme Félicité de Choiseul-Meuse) : En effet, plusieurs romans de ce genre ont paru sous le nom de Mme C… On distingue, parmi ces productions plus qu’érotiques, celle qui est intitulée : Julie, et qui porte cette épigraphe énergique : La mère en défendra la lecture à sa fille.

« La comtesse de Choiseul-Meuse, qui dédiait sa Julie : A MON ARMAND (Armand Gouffé, l’ami et le collaborateur de Balisson de Rougemont, lequel déclarait avoir été l’éditeur de Julie, qu’il attribuait à Mme Guyot) ; la comtesse de Choiseul-Meuse ne se faisait alors aucun scrupule d’avouer cette Julie et ses autres romans galants ou gaillards, car elle publiait, en 1817, chez Pigoreau, un roman en 4 volumes, intitulé : Amour et Gloire, ou Aventures galantes et militaires du chevalier de C***, par l’auteur de Julie ou J’ai sauvé ma rose, d’Amélie de Saint-Far, etc. Le libraire Pigoreau savait à quoi s’en tenir sur l’attribution du roman Amour