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1 volume (Cazin) pet. in-12 de 252 p., reliure ancienne, veau écaille, triple filet, dos orné pièce rouge, tranches dorées. Charmant exemplaire sur papier azuré avec la même suite que le précédent. Les estampes qui ornaient cette édition ont été mise mises à part et forment maintenant le no  585. Ex. de M. Alfred Bégis, saisi à son domicile et déposé à la bibliothèque en 1866.

Dans le 18e chant, l’âne triomphe quatre fois de suite de Jeanne d’Arc. C’est ainsi que se termine cette version.

Voir 580, 581, 583, 584, 585, 586.

Cette édition est une réimpression de l’édition de 1761, qui est elle-même la réimpression de l’édit. in-32 de 1756, la première où le chant de l’âne soit complet. Ce chant devait être désavoué par l’auteur ; mais ce désaveu, commandé par les circonstances, ne fait pas autorité pour tout le monde, quand on se rappelle que Voltaire, dans une lettre à d’Argental (7 nov. 1754), parle du chant de l’âne, et craint qu’on ne l’imprime tel que vous l’avez vu d’abord, et non tel que je l’ai corrigé. D’Argental était le seul qui eût copie de ce malheureux chant… Le roi de Prusse n’a jamais eu ce maudit chant de l’âne de la première fournée (id.) ; mais Mlle  du Thil, qui avait été femme de chambre de Mme  du Châtelet, avait une copie de ce chant, que Voltaire lui-même appelle intolérable (Lettre à d’Argental, 6 février 1755).

Il est évident que, dès 1749, et conséquemment bien longtemps avant que l’on pût supposer à des éditeurs l’intention de dénaturer la Pucelle, il existait un chant que réprouvait l’auteur après l’avoir composé. Lorsqu’il fut publié, les altérations faites par les éditeurs durent consister tout au plus en quelques interpolations et quelques inexactitudes.

Voltaire accusait d’abord La Beaumelle de l’avoir donné. Peu de temps après, c’était sur La Beaumelle et d’Arnaud que portaient ses soupçons. Mais il ne tarda pas à reconnaître qu’on l’avait trompé, du moins quant à d’Arnaud (Lettre à Thieriot, 19 décembre 1756). D’Alembert disait qu’on attribuait l’édition à Maubert ; et Voltaire, tout acharné qu’il était contre La Beaumelle, paraît s’être rendu à l’opinion de d’Alembert, si l’on en juge d’après ce qu’il écrivait dans les deux notes qu’il ajouta en 1773 (Beuchot).

Pour en revenir à notre édition de 1780, elle présente toutefois