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le cab. de M. de Croisy, contient ces mots : — Remis à Genève, en 1871, par un secrétaire de Voltaire, qui l’avait écrite sous sa dictée. —

« M. du Croisy a écrit de sa main ces autres mots sur le même frontispice : — Par M. Pigeon de Saint-Paterne, sous-bibliothécaire de l’abbaye de Saint-Victor. —

« L’auteur de la Bibl. des ouvr. rel. à l’am., suppose que ce roman pourrait bien être dû à A. de Nerciat.

« M. Ch. Monselet l’attribue à J.-F. Mayeur de Saint-Paul.

« Dans tous les cas, il n’est certainement pas de Voltaire. »


Justement on remarque sur le titre une vignette avec les initiales J. F. M. entrelacées, qui ont fait penser que Mayeur de Saint-Paul était peut-être l’auteur de cette faible élucubration. Elle n’est pas plus de Nerciat qu’elle n’est de Voltaire. Ajoutons que l’édition de 1796 porte imprimée, en guise d’Avis de l’éditeur, une note qui concorde avec la note citée par Barbier :


« Voltaire a composé cet ouvrage à quatre-vingt-deux ans. Le manuscrit nous a été remis par son secrétaire intime, ce qui nous autorise à assurer l’authenticité de ce que nous annonçons. On verra qu’il nous aurait été facile de faire disparaître quelques expressions énergiques, mais une froide périphrase n’aurait pas aussi bien rendu l’expression du personnage. Au surplus nous pensons qu’il faut respecter un grand homme jusque dans les écarts de son imagination. »


L’Odalisque n’a été attribuée à Nerciat qu’à cause du titre de la 2e édition qui singeait celui du Diable au corps :


L’odalisque, ouvrage érotique, lubrique et comique, traduit du turc, par un membre extraordinaire de la joyeuse faculté phallo-coïro-pygo-glottonomique, à Stamboul, 1787.

In-12. C’est la deuxième édition ; elle parut, paraît-il, en Allemagne. Faisant allusion à ce titre modifié et copié en partie sur le titre du Diable au corps, Vital-Puissant avance sans élégance : « Nerciat aurait presque levé le voile qui cachait sa paternité. » On pourrait expliquer cela différemment. Cette seconde édition a sans doute été publiée par les mêmes imprimeurs qui avaient publié, en 1785, la première partie du Diable au corps, dérobée à Nerciat. Ils l’avaient intitulée : Les écarts du tempérament ou le caté-