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Cette supercherie qui trompa tout le monde est l’œuvre de Joseph Marchena, Espagnol, né en 1768, à Utrera. Destiné à l’état ecclésiastique, il avait fait de bonnes études. Mais il aimait la philosophie et, pour fuir l’Inquisition, il vint en France, où il fut naturalisé. C’était un très petit homme, à figure de satyre, et qui se croyait aimé des femmes, ce qui ne laissait pas de le rendre ridicule. Il était bon latiniste, et, sans aucun livre, il composa ce fragment excellent pendant l’hiver de 1800, à Bâle, au quartier général de l’armée du Rhin. Il le publia avec de longues notes, et cette publication fit sensation. Plus tard, il réussit moins bien avec des vers supposés de Catulle. Marchena mourut dans la misère, à Madrid, en 1821.


478. — Ode à Priape, par Pyron. Ornée de gravures représentant les sujets de chacune des douze strophes.

1 volume s. l. n. d. de 12 pages, plus 6 planches de gravures (2 par planches). Demi-reliure maroquin rouge, plats marbrés, dos orné, tranches jaspées, signée ; Allô. Bel exemplaire bien complet.

Ce texte de l’Ode à Priape porte en tête, au-dessous du titre répété : Air : Du malheureux Lisandre.

Voir 479, 480, 481, 482, 483, pour les œuvres de Piron, qu’on trouvera, d’autre part, dans de nombreux recueils collectifs.

Des exemplaires d’éditions différentes de celle-ci, introduits clandestinement en France, ont été condamnés à la destruction par jugement du Tribunal correctionnel de la Seine (6e Chambre), en date du 25 juin 1869, inséré au Journal Officiel du 7 mai 1875 (Affaire contre Puissant et consorts).


479. — Œuvres Badines d’Alexis Piron. — A Paris, An VI — 1798.

1 volume in-12 de 178 p. Demi-reliure toile rouge, plats marbrés, ébarbé. Avec 1 frontispice non libre avec ces vers :


Il laisse ma tente il me happe,
Il m’enlève comme un moineau…


Voir aussi 478, 480, 481, 482, 483.

Depuis la première édition de ce livre, en 1796, jusqu’en 1872,