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Tribunal de Lille, le 6 mai 1868, insérée au Moniteur du 19 septembre suivant (Affaire contre Duquesne).

Citons d’abord la notice consacrée à cet ouvrage par Brunet (art. Daïra) :

« M. de la Popelinière est aussi l’auteur d’un ouvrage intitulé : Tableau des mœurs du temps dans les différents âges de la vie, duquel il n’a fait imprimer qu’un seul exemplaire qui a été décoré de peintures. Cet exemplaire s’étant trouvé chez lui, après sa mort, lorsqu’on fit son inventaire, fut saisi par ordre du roi, à ce que rapportent les Mémoires secrets de Bachaumont, t. Ier, sous la date du 15 juillet 1763. Ce même exemplaire passa depuis en Russie, et nous le trouvons porté dans le catalogue des livres précieux du prince Michel Galitzin (Moscou,1820, in-8, page 63), avec la note suivante : — Unique exemplaire, imprimé sous les yeux et par ordre de M. de la Popelinière, fermier-général, qui en fit aussitôt briser les planches ; ouvrage erotique, remarquable par des miniatures de format in-4, de la plus grande fraîcheur et du plus beau faire, représentant des sujets libres : M. de la Popelinière y est peint sous divers points de vue et d’après nature, dans les différents âges de la vie. C’est un volume grand in-4, relié en maroquin rouge. — Cinq ans après la publication de ce catalogue, les livres précieux du prince Galitzin furent envoyés à Paris, pour y être livrés aux enchères publiques. Le Tableau des mœurs du temps faisait partie de cet envoi ; mais ayant été vendu à l’amiable, à très haut prix, à un amateur français, il n’a pas dû être compris dans le catalogue des livres du prince russe, publié pour la vente qui s’est faite le 3 mars 1825. Ce singulier volume a été l’objet d’une longue analyse dans le journal l’Artiste, numéro du 16 septembre 1855. »

Depuis, le volume est passé dans le cabinet d’un riche amateur anglais, M. Henkey, résidant à Paris.

« Ce volume s’est trouvé à la vente J. G. Le catalogue annonce que le livre ne sera pas exposé, que la mise à prix sera de 5.000 francs et que les peintures sont attribuées à Caresme. Mais nous croyons qu’il y a là une erreur, car Philippe Caresme, né vers 1740, était trop jeune pour avoir travaillé à décorer un volume qui doit avoir été imprimé en 1750. » (G. Brunet, Fantaisies Bibliographiques).

Le livre avec les gouaches (sauf deux qui manquent maintenant) est à Rouen dans la Bibilothèque de M. L. de G… Ajoutons que les