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pourtant le Dernier Jour d’un Condamné ne fut joué qu’une fois. Cette accumulation de plaisanteries funèbres sur la guillotine avait laissé les spectateurs sinistrement impressionnés.

« M. Jules Claretie, l’écureuil de la jeune petite presse, rendit compte de la représentation dans le Diogène, — et M. Henri de Pène, dans le feuilleton de l’Indépendance Belge. Cet écrivain par ambassadeur s’était manifesté au Théâtre érotique sous la forme du mage Henri Delaage.

« Le Jean Coutaudier de Jean Tisserant et le Jean Hiroux de Monnier, ce Jean, sont le même personnage.

« Jean Tisserant en revendique la création.

« Monnier Jean prétend que Tisserant lui a volé son idée.

« À force de forger on devient tisserand.

« Ils ont sans doute raison tous deux. »



3. — « Les jeux de l’Amour et du Bazar, comédie de mœurs en un acte, par Lemercier de Neuville,


« Avertissement.

« Ce marivaudage fut un des grands succès du Théâtre érotique. En faisant représenter si souvent ses propres ouvrages sur le Théâtre dont le privilège lui avait été accordé, M. Lemercier de Neuville se mettait en contravention directe avec l’association des auteurs dramatiques.

« Il fut un instant question de réunir, en une assemblée solennelle, les fournisseurs des différents spectacles de Paris, sous la présidence de M. Léon Laya, pour examiner s’il n’y avait pas lieu de mettre le Théâtre érotique en interdit. Quelques grands personnages s’entremirent, et l’interdit ne fut pas prononcé.

« Le chœur des sergents de ville qui termine la pièce fit trouver un nouveau truc qui servit depuis pour toutes les figurations dont on eut besoin. Les marionnettes se tenant au bout des bras, et le cadre du Théâtre ne pouvait permettre à plus de deux personnages de se tenir cachés derrière la devanture, il était de ri-