Page:Apollinaire - Histoire de Mlle Brion, dite comtesse de Launay.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.

91
histoire de Mlle brion

peu d’arrangement ne lui permit jamais d’y satisfaire. Nous convînmes de vingt-cinq louis par mois ; il me loua un appartement dans la rue Château-Bourbon, où je fus demeurer : quoiqu’il ne m’en ait jamais payé le premier sol, je fus censée lui appartenir pendant deux mois, toujours dans l’espérance de toucher mes appointements. Sa façon d’entretenir n’était point ruineuse ; aussi avait-il vingt maîtresses dans Paris qui lui composaient une espèce de sérail libre. Pendant les deux mois que j’ai eu l’honneur d’être au nombre de ses sultanes, il ne me fit que deux fois la grâce de me jeter le mouchoir. Je dois lui rendre une justice : c’est que j’étais aussi peu gênée avec lui qu’il me payait mal.

Il n’aurait pas été sage à M. B…